L’ancien latéral nîmois Théo Sainte-Luce est l’une des promesses d’une défense en jachère du MHSC.
La destination est parfois plus importante que le chemin. Peu importe les routes sinueuses. A presque 24 ans, Théo Sainte-Luce, arrivé à Montpellier cet été en tant que doublure, incarne déjà la nouvelle gauche d’une défense Pailladin en pleine reconstruction. Porté par l’envie de se faire une place en Ligue 1, une ambition façonnée pas à pas, en passant par Nîmes et les divisions inférieures, avec la patience d’un gamin qui rêvait de faire partie des grands.
Celles-là mêmes que l’enfant de Chauny, en Picardie, admirait depuis les tribunes du stade Bollaert de Lens, quand il n’encourageait pas son papa sur le bord d’un terrain amateur. Depuis, Sainte-Luce est passée de l’autre côté. Sans perdre l’étincelle des débuts. « Je pense encore comme un enfant parce que je vis mon rêve et je ne veux pas que ça se termine, sourit-il. J’irai aussi loin que je pourrai. »
Blaquart et le destin
De sa voix douce, Théo Sainte-Luce diffuse le calme de ceux qui ont déjà vécu et sont convaincus qu’ils peuvent compter sur le destin. Il y croit. Encore plus depuis son arrivée à Nîmes en 2014. A l’époque, Valenciennes, où il écume les terrains du centre de formation, s’apprête à déposer le bilan. Un séjour en famille à Eygalières va changer le cours de la vie de l’adolescent. « J’ai cherché une solution de repli, j’ai envoyé des CV dans des clubs du Sud depuis que j’étais là-bas. Et Nîmes m’a proposé un essai », raconte-t-il.
Si le destin est intervenu dans l’histoire de Sainte-Luce, Bernard Blaquart en a dicté les grands tournants. En le recrutant, alors directeur du centre de formation du Gard, puis en déplaçant cet ex-ailier devenu milieu de terrain au poste de latéral gauche. Jusqu’à le lancer en L1, le 9 avril 2019 contre Rennes, avant de lui conseiller de s’aguerrir en prêt au Gazélec d’Ajaccio et au Red Star, en National. Convaincu que le talent devait affronter d’autres réalités. « Je ne sais pas comment il a pu s’en convaincre, mais il m’a toujours dit que j’aurai un parcours différent des autres joueurs et qu’il fallait qu’on me laisse du temps », glisse le défenseur.
Les SMS de l’ex-technicien des Crocos rythment encore la progression du jeune Guadeloupéen d’origine. Mais le cuir a tanné. Avec l’enchaînement des matchs de L2 la saison dernière mais aussi une première grosse blessure, une fracture du 5e métatarsien survenue début 2021. « Il faut des moments comme ça dans une carrière. C’est ça qui rend plus fort. toi, tu ne te remets plus en question et les choses seront plus difficiles après. »
« Ces derniers mois à Nîmes pas faciles »
Cette épreuve, Théo Sainte-Luce l’a aussi vécue lorsque sa décision de rejoindre le voisin détesté du MHSC, enregistrée en janvier dernier, a fini par être révélée. « Sur le plan émotionnel, ces derniers mois n’ont pas été faciles, confie-t-il. Mais la page pour Nîmes est désormais tournée. A moi d’en écrire une nouvelle avec Montpellier. »
Les premières lignes, le nouveau N.17 de La Paillade les griffonne sur ce flanc gauche sorti par Oyongo et Ristic. Une page blanche à partager avec son ancien partenaire nîmois Maouassa à qui il a déjà imposé vitesse et passion. Avec l’envie de marcher dans les pas de Roussillon, Aguilar ou Mukiele, débarqués de L2 pour mieux se révéler au MHSC. « Ça a pesé dans mon choix. Et ça me donne envie de faire comme eux. »
Ils n’avaient pas marqué pour leurs débuts officiels. Contrairement à Théo Sainte-Luce, buteur dès la 3e minute face à Troyes. Car si l’arrivée est importante, le début du chemin compte aussi.